mardi 23 avril 2013

ENTRETIEN AVEC THIENA COULIBALY, MINISTRE MALIEN DE L'ECONOMIE


THIEMA IBRAHIMA COULIBALY, MINISTRE MALIEN DE L’ECONOMIE, DES FINANCES ET DE LA COOPERATION

« Le coup d’Etat, nous a fait  perdre 500 milliards dans le budget 2013 »

En ce temps de crise, au Mali Thiéma Ibrahima Coulibaly tient bon la gouvernail de l’économie de son pays comme un général au front. De passage à Dakar, dans le cadre de la réunion des ministres de l’Economie et des finances de la zone franc, l’argentier de l’Etat malien qui a fait revenir les bailleurs de fonds dont la suspension de l’aide au développement a fait perdre 500 milliards dans le budget 2013 ,parle de la crise malienne et de ses conséquences sur l’économie.

 La Gazette : Quel est le coup de la guerre au Mali ?

THIEMA Ibrahima Coulibaly : C’est une question difficile parce que les militaires n’aiment pas que l’on dise les dépenses effectuées pour la guerre. D’autant plus que les militaires veulent garder leurs affaires secrètes, il est difficile de dire le coup de la guerre.  Les évènements ont débuté en 2012 et en ce moment-là, le budget 2012 avait été déjà adopté. Mais, le président Amadou Toumani Touré en son temps avait vu venir des choses graves ainsi en plus du budget normal adopté en temps de paix, il avait décidé d’ajouter des ressources  additionnelles. Et donc, plusieurs dizaines de milliards avaient été augmenté au budget du ministère de la défense par mon prédécesseur. En 2013, au moment où on adoptait le budget, il s’est trouvé que les Nations unies avaient déjà adopté la Résolution 2085 par laquelle une intervention a eu lieu au Mali. Il se trouvait que du coté de la Cedeao et de l’Union africaine  l’idée d’un appui à l’Armée malienne pour combattre les terroristes avait été adoptée. Mais, au Mali, nous nous sommes toujours dit que quelque soit  l’aide que nous  recevons de l’étranger, le plus important c’est ce que nous apportons à nous-mêmes. Dans la conception du budget 2013, nous avons dit que quelques soient les appuis extérieurs, l’Armée malienne sera en première ligne pour que ce qui a été remarquée en 2012 avec la débandade et qui nous a montré que nous avions une armée mal formée, sous équipée et démotivée ne nous arrive plus. Il fallait prendre les devants pour lutter contre ces trois maux. C’est pourquoi, en plus du budget normal 2013, nous avons prévu d’importantes ressources  pour justement répondre à ces trois préoccupations, car il reste entendu pour les Maliens que les aides extérieures ne nous dispensent pas d’avoir notre armée en première ligne. Je voudrais souligner, au passage, qu’en 2012, lorsque le gouvernement de transition a été formé, après le coup d’Etat, amenant tous les partenaires à suspendre leurs participations, cela s’est traduit par d’importantes pertes pour le budget de l’Etat. Nous avons perdu 500 milliards  dans le budget. J’ai été obligé de ponctionner les budgets des différents ministères pour prendre en compte ces dépenses énormes. Mais, je n’ai pas touché un franc du ministère de la défense et de la sécurité.  Ce sont les principes.

Quel est l’impact de la guerre auprès des populations ?

 Ce n’est pas seulement l’impact de la guerre, mais c’est celui de la crise de manière globale.  Nous avons perdu en plus des 500 milliards d’appui budgétaire, nous avons perdu la confiance des bailleurs de fonds. Le privé n’investit plus. On a été obligé après de suspendre tous les grands projets. Cela veut donc dire que la crise a  fait que personne ne vient plus au Mali, le tourisme s’est arrêté, tous les chantiers ont été arrêté, c'est-à-dire le Btp. Cela déteint sur l’emploi. Car, le Btp est porteur de croissance.  Si l’on regarde les pertes engendrées par  le tourisme dans le produit intérieur brut, c’est plus 30 à 40%. Nous avions considéré globalement que la récession  serait de 3% pour l’année 2012, dans les prévisions initiales.  Et notre prévision de croissance pour l’année 2012 serait de 5%. Ce qui nous fait une baisse de 8%. Evidemment, nos évaluations premières ont pessimistes. Et la campagne agricole a été bonne, en 2012  ce qui fait qui a permis  de réduire le taux de récession de 3 à 1,2%. On peut cas meme dire que nous avons perdu, 6, 2 points par rapport à nos prévisions de croissance.  En fait du fait que la campagne agricole 2012-2013 a été  bonne,  nous avons fait un bon extraordinaire. Entre mars 2012 et mars 2013, les partenaires au développement sont revenus à la faveur du gouvernement de transition. Et les partenaires au développement ont considéré que sur le plan de l’économie, le seul maitre à bord, c’est le ministre de l’Economie, des finances et du budget.  Ce qui a permis la confiance des partenaires et des banques.

L’organisation d’élections en 2013 va-t-elle être la sortie de crise au Mali ?

L’organisation des élections fait partie de nos ambitions, nous-mêmes. Lorsque le coup d’Etat est intervenu, soulevant la réprobation de la communauté internationale, l’une des missions du gouvernement de transition était d’organiser des élections pour ramener le pays dans le giron des nations avec des dirigeants élus. Le Conseil de sécurité de l’Onu  a dressé une feuille de route pour le gouvernement de transition dont les deux principales taches étaient la reconquête du Nord et l’organisation d’élections crédibles. Parallèlement, il y a d’autres actions très importantes comme la relance de l’économie. Voilà pourquoi, les partenaires ont décidé de nous accorder le bénéfice du doute et de nous appuyer pour l’organisation des élections. Il est prévu que les élections vont couter 50 milliards alors que dans le budget 2013, il n’est inscrit que 25 milliards de francs cfa dans le budget 2013 et les partenaires du Mali vont payer l’autre moitié. L’Union européenne va nous appuyer sur deux à hauteur de 250 millions d’Euro, mais cette aide budgétaire est assujettie à l’organisation d’élections. Nous croyons à l’organisation d’élections au mois de juillet, même s’il y a beaucoup de disposition à prendre parmi lesquelles, la recherche de moyens financiers est la plus facile. Le plus important, c’est de mettre les communautés maliennes bout à bout et de les réconcilier. A ce sujet, le gouvernement de transition a décidé de mettre en place une commission vérité réconciliation dont la mission est de faire en sorte que les communautés du Nord et du Sud se reparlent dans la confiance. Le président et les deux vice-présidents de la commission ont été nommés avant mon arrivée à Dakar. Et vingt autres commissaires devaient être nommés dans les prochains jours. Il y a des décisions à prendre  comme comment faire voter ceux qui ne sont pas chez eux ou exilés à l’extérieur, il y a des discussions sur ces cas. Mais, nous sommes confiants qu’avec l’élan de la communauté internationale on y arrivera pour que l’élection puisse faite au mois de juillet.

A quand la fin de la guerre, alors que la France annonce le retrait progressif de ces troupes ?

La France annonce son retrait, mais au même moment on nous apprend qu’au moins mille cinq cent soldats vont rester au Mali après le départ des autres pour appuyer la Misma dans sa nouvelle mission. A notre avis, il n’y a pas d’inquiétude majeure. Les français, nous ont assuré qu’en dehors des mille cinq cent soldats qui vont rester de manière permanente, ils pourraient intervenir en cas de  d’inquiétudes majeures dans l’extrême Nord où l’Armée française et l’Armée tchadienne sont de procéder aux dernières fouilles pour débusquer les derniers terroristes.  Pendant ce temps là, au Sud ont assiste aux derniers barreaux d’honneur des terroristes. Je pense que ces attentats sont les derniers même, le zéro risque n’existe pas. Je sincèrement que la fin de la guerre est proche.

Comment appréciez-vous l’implication des soldats Sénégalais aux cotés des Maliens ?

Les soldats Sénégalais sont basés dans la région de Banamba. Ils sont très appréciés par les populations. Ils font des patrouilles dans la zone. Ce qui a permis de les rassurer. En plus, il y a de très bonnes relations entre les populations et les soldats.

Propos recueillis par Mamadou SARR

 

 

 

ENTRETIEN AVEC THIENA COULIBALY, MINISTRE MALIEN DE l'ECONOMIE


THIEMA IBRAHIMA COULIBALY, MINISTRE MALIEN DE L’ECONOMIE, DES FINANCES ET DE LA COOPERATION

« Le coup d’Etat, nous a fait  perdre 500 milliards dans le budget 2013 »

En ce temps de crise, au Mali Thiéma Ibrahima Coulibaly tient bon la gouvernail de l’économie de son pays comme un général au front. De passage à Dakar, dans le cadre de la réunion des ministres de l’Economie et des finances de la zone franc, l’argentier de l’Etat malien qui a fait revenir les bailleurs de fonds dont la suspension de l’aide au développement a fait perdre 500 milliards dans le budget 2013 ,parle de la crise malienne et de ses conséquences sur l’économie.

 La Gazette : Quel est le coup de la guerre au Mali ?

THIEMA Ibrahima Coulibaly : C’est une question difficile parce que les militaires n’aiment pas que l’on dise les dépenses effectuées pour la guerre. D’autant plus que les militaires veulent garder leurs affaires secrètes, il est difficile de dire le coup de la guerre.  Les évènements ont débuté en 2012 et en ce moment-là, le budget 2012 avait été déjà adopté. Mais, le président Amadou Toumani Touré en son temps avait vu venir des choses graves ainsi en plus du budget normal adopté en temps de paix, il avait décidé d’ajouter des ressources  additionnelles. Et donc, plusieurs dizaines de milliards avaient été augmenté au budget du ministère de la défense par mon prédécesseur. En 2013, au moment où on adoptait le budget, il s’est trouvé que les Nations unies avaient déjà adopté la Résolution 2085 par laquelle une intervention a eu lieu au Mali. Il se trouvait que du coté de la Cedeao et de l’Union africaine  l’idée d’un appui à l’Armée malienne pour combattre les terroristes avait été adoptée. Mais, au Mali, nous nous sommes toujours dit que quelque soit  l’aide que nous  recevons de l’étranger, le plus important c’est ce que nous apportons à nous-mêmes. Dans la conception du budget 2013, nous avons dit que quelques soient les appuis extérieurs, l’Armée malienne sera en première ligne pour que ce qui a été remarquée en 2012 avec la débandade et qui nous a montré que nous avions une armée mal formée, sous équipée et démotivée ne nous arrive plus. Il fallait prendre les devants pour lutter contre ces trois maux. C’est pourquoi, en plus du budget normal 2013, nous avons prévu d’importantes ressources  pour justement répondre à ces trois préoccupations, car il reste entendu pour les Maliens que les aides extérieures ne nous dispensent pas d’avoir notre armée en première ligne. Je voudrais souligner, au passage, qu’en 2012, lorsque le gouvernement de transition a été formé, après le coup d’Etat, amenant tous les partenaires à suspendre leurs participations, cela s’est traduit par d’importantes pertes pour le budget de l’Etat. Nous avons perdu 500 milliards  dans le budget. J’ai été obligé de ponctionner les budgets des différents ministères pour prendre en compte ces dépenses énormes. Mais, je n’ai pas touché un franc du ministère de la défense et de la sécurité.  Ce sont les principes.

Quel est l’impact de la guerre auprès des populations ?

 Ce n’est pas seulement l’impact de la guerre, mais c’est celui de la crise de manière globale.  Nous avons perdu en plus des 500 milliards d’appui budgétaire, nous avons perdu la confiance des bailleurs de fonds. Le privé n’investit plus. On a été obligé après de suspendre tous les grands projets. Cela veut donc dire que la crise a  fait que personne ne vient plus au Mali, le tourisme s’est arrêté, tous les chantiers ont été arrêté, c'est-à-dire le Btp. Cela déteint sur l’emploi. Car, le Btp est porteur de croissance.  Si l’on regarde les pertes engendrées par  le tourisme dans le produit intérieur brut, c’est plus 30 à 40%. Nous avions considéré globalement que la récession  serait de 3% pour l’année 2012, dans les prévisions initiales.  Et notre prévision de croissance pour l’année 2012 serait de 5%. Ce qui nous fait une baisse de 8%. Evidemment, nos évaluations premières ont pessimistes. Et la campagne agricole a été bonne, en 2012  ce qui fait qui a permis  de réduire le taux de récession de 3 à 1,2%. On peut cas meme dire que nous avons perdu, 6, 2 points par rapport à nos prévisions de croissance.  En fait du fait que la campagne agricole 2012-2013 a été  bonne,  nous avons fait un bon extraordinaire. Entre mars 2012 et mars 2013, les partenaires au développement sont revenus à la faveur du gouvernement de transition. Et les partenaires au développement ont considéré que sur le plan de l’économie, le seul maitre à bord, c’est le ministre de l’Economie, des finances et du budget.  Ce qui a permis la confiance des partenaires et des banques.

L’organisation d’élections en 2013 va-t-elle être la sortie de crise au Mali ?

L’organisation des élections fait partie de nos ambitions, nous-mêmes. Lorsque le coup d’Etat est intervenu, soulevant la réprobation de la communauté internationale, l’une des missions du gouvernement de transition était d’organiser des élections pour ramener le pays dans le giron des nations avec des dirigeants élus. Le Conseil de sécurité de l’Onu  a dressé une feuille de route pour le gouvernement de transition dont les deux principales taches étaient la reconquête du Nord et l’organisation d’élections crédibles. Parallèlement, il y a d’autres actions très importantes comme la relance de l’économie. Voilà pourquoi, les partenaires ont décidé de nous accorder le bénéfice du doute et de nous appuyer pour l’organisation des élections. Il est prévu que les élections vont couter 50 milliards alors que dans le budget 2013, il n’est inscrit que 25 milliards de francs cfa dans le budget 2013 et les partenaires du Mali vont payer l’autre moitié. L’Union européenne va nous appuyer sur deux à hauteur de 250 millions d’Euro, mais cette aide budgétaire est assujettie à l’organisation d’élections. Nous croyons à l’organisation d’élections au mois de juillet, même s’il y a beaucoup de disposition à prendre parmi lesquelles, la recherche de moyens financiers est la plus facile. Le plus important, c’est de mettre les communautés maliennes bout à bout et de les réconcilier. A ce sujet, le gouvernement de transition a décidé de mettre en place une commission vérité réconciliation dont la mission est de faire en sorte que les communautés du Nord et du Sud se reparlent dans la confiance. Le président et les deux vice-présidents de la commission ont été nommés avant mon arrivée à Dakar. Et vingt autres commissaires devaient être nommés dans les prochains jours. Il y a des décisions à prendre  comme comment faire voter ceux qui ne sont pas chez eux ou exilés à l’extérieur, il y a des discussions sur ces cas. Mais, nous sommes confiants qu’avec l’élan de la communauté internationale on y arrivera pour que l’élection puisse faite au mois de juillet.

A quand la fin de la guerre, alors que la France annonce le retrait progressif de ces troupes ?

La France annonce son retrait, mais au même moment on nous apprend qu’au moins mille cinq cent soldats vont rester au Mali après le départ des autres pour appuyer la Misma dans sa nouvelle mission. A notre avis, il n’y a pas d’inquiétude majeure. Les français, nous ont assuré qu’en dehors des mille cinq cent soldats qui vont rester de manière permanente, ils pourraient intervenir en cas de  d’inquiétudes majeures dans l’extrême Nord où l’Armée française et l’Armée tchadienne sont de procéder aux dernières fouilles pour débusquer les derniers terroristes.  Pendant ce temps là, au Sud ont assiste aux derniers barreaux d’honneur des terroristes. Je pense que ces attentats sont les derniers même, le zéro risque n’existe pas. Je sincèrement que la fin de la guerre est proche.

Comment appréciez-vous l’implication des soldats Sénégalais aux cotés des Maliens ?

Les soldats Sénégalais sont basés dans la région de Banamba. Ils sont très appréciés par les populations. Ils font des patrouilles dans la zone. Ce qui a permis de les rassurer. En plus, il y a de très bonnes relations entre les populations et les soldats.

Propos recueillis par Mamadou SARR

ENTRETIEN AVEC LE PR AMADOU LAMINE NDIAYE, PRESIDENT DE L'ANSTS


INTERVIEW

 Qui est Hamadou Lamine NDIAYE ?

Le professeur Hamadou Lamine NDIAYE est un citoyen Sénégalais originaire d’une ile qui fait actuellement l’actualité, puisqu’il s’agit de l’Ile de Doune Baba Dieye dont je suis originaire et j’ai passé mon enfance dans cet Ile et puis ensuite au moment de la scolarisation, j’ai été envoyé à Saint Louis prés de parents pour mes études primaires. J’ouvre ici une petite parenthèse que je raconte toujours avec fierté pour dire que à l’école Victor Du Val j'ai eu feu Kéba MBAYE comme maitre au CME et je faisais parti non je ne faisait pas parti j’étais celui qui l’avait sélectionné pour amener les cahiers chez lui par ce qu’il venait de Kaolack, il avait loué un lieu d’habitation et c’est moi qui portait les cahiers labà, Alors, pour viens vous montrer l’évolution de la mentalité dans nos sociétés. Un jour Kéba est sorti à la télévision et nous étions entrain de diner en famille ; et j’ai dit à mes enfants Ha voici mon maître et m’a la CM1, c’est moi qui portais les cahiers, c’est moi qui balayais sa chambre et mon dernier fils a sauter pour me dire Papa tu es fier parce que tu a balayé la chambre de quelqu’un (rire). Alors je lui es dit tu ne peux pas comprendre parce que toi tu balayeras jamais la chambre de quelqu’un par ce que pour faire ça il faut être humble et il faut être un excellent élève alors je ferme la parenthèse.

Ensuite après le baccalauréat j’ai été sélectionné parmi les boursiers qui devaient poursuivre en France. Et j’ai été inscrit en année préparatoire à l’entrée aux écoles nationales françaises. J’ai eu la chance de réussir au premier coup à ce concours d’entrée. Et j’ai fait ma scolarité à l’Ecole Nationale Vétérinaire de Lion de 1958-1962. Après quoi j’ai fait en 1963 une de spécialisation à l’Institut Agronomique de Paris et parallèlement à l’Institut d’Elevage de médecine vétérinaire des Pays Tropicaux. J’ai terminé cette année de spécialisation en même temps que j’ai soutenu ma thèse le tout en fin Aout et vers la  mis Septembre je recevais mon premier poste d’affectation au centre de Recherche Zoo-Technique de Darra, ou je suis réstais jusqu’en 1967. Année ou l’ouverture de l’enseignement vétérinaire africain a été décidé. Et j’ai postulé et j’ai été recruté et envoyé en France pour préparer le concours de maître-assistant et puis ensuite le concours d’agrégation à cheval entre Dakar et la France.

J’ai vu que vous avez une agrégation

J’ai eu l’agrégation en Juin 1974 ensuite j’ai été nommé Directeur de l’Ecole Vétérinaire de Dakar en 1976

Ce sont les Etas qui vous ont nommé ?

C’est le conseil des ministres qui m’a nommé là aussi je pourrai vous raconter une anecdote qui témoigne de mes relations avec SENGHOR .il m a beaucoup aide et lorsque j’ai réussi à l agrégation  je suis allé le remercier parce qu’ il avait décidé que je parte avec toute ma famille  pour tranquille, il m a demande qu’ est que je peux faire pour vous ; je lui ais demandé de m aidé sur deux choses ; j’ ai très peu séjourner au Sénégal et je voudrais que vous m’aidiez a acquérir une maison ; deuxièmement et c’est le plus important ; je voudrais que vous m’aidiez pour qu’on ne nomme rapidement pas directeur de l’Ecole vétérinaire de Dakar. Parce que je suis un scientifique ; je souhaite monter une équipe  de recherche et continuer mes travaux. Il  a bondit de sa chaise et m’a dit cela me fait plaisir. Cela me rappelle lorsque j’ai réussi mon agrégation et qu’on a voulu me nommer inspecteur pour toute l’Aof et moi-même j’avais refusé en disant que je voulais exercer mon métier d’abord.

J’ai fait vingt et un ans à l’Ecole vétérinaire de Dakar. De 1967 a  1988. Cette même année Abdou Diouf m’a appelé pour faire de moi son conseiller personnel jusqu’en1990. Et lorsque la décision a été prise de créer l’université ; il m’a nomme recteur de l’université de St Louis ; en janvier 1990 sans même me demander mon avis. Une semaine après ; il a nommé l’équipe qui devait m’accompagner ; composée de quatre directeurs d’Ufr et du secrétaire général. Nous avons travaillé à la préparation de l’ouverture de l’université de St Louis ; de janvier à octobre. Presque un an alors que nous héritions d’un site ou existait déjà des infrastructures ; puisque  la première de l’université de st louis a été posé en 1974 par Senghor en présence Maryen Gouaby qui était en visite ici. Mais l’idée était de transférer une partie de la faculté des lettres et sciences humaines de l’université de Dakar à St Louis. Cela n’a pu se faire pour plusieurs raisons et les bâtiments ont été abandonnés jusqu’en 1990 . il fallait terminer les bâtiments alors qu’on ouvrait avec quatre Ufr. Don il y avait un embryon de site pédagogique et un embryon de site social. Il fallait piloter tout cela ainsi des programmes pédagogiques des étudiants qu’on allait accueillir. Je suis resté jusqu’en 1999 et le président Diouf m’a nommé ; ministre conseiller spécial. Je suis resté à ce poste jusqu’en alternance de 2000 et je me suis mis à la disposition de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar dont je faisait partie du personnel avant ma retraite en 2005.mais qui encore plus actif que lorsqu’il était aux responsabilités .

Auparavant, en 1999 ; on a créé l’Académie nationale des sciences et dés le départ j’ai été nommé à la section des sciences agricoles ; l’une des trois sections qui existaient à l’époque. C’est en janvier 2011 ; que j’ai été nommé président de l’Académie après la disparition de notre président fondateur, le Pr Souleymane Niang.une semaine après mon élection à l’académie nationale des sciences j’ai été élu, président de l’académie mie africaines des sciences. Devenant ainsi le troisième président de cette académie créée en 1985.

Quelles est  l’historique ?

Ce sont un certain nombre de collègues ; membres d’académies à l’étranger qui ont pris l »initiative de créer une académie. Il y ‘ avait ; le Pr Iba Mar Diop, le recteur Souleymane Niang, Pr René Ndoye et moi-même qui venait d’être admis à l’académie africaine des sciences et membre de l’académie des sciences du tiers monde. Et  pour élargir la base , on a demandé à nos collègues lauréats du grand prix du chef de l’Etat d’être membres. Ensuite on a associé des collègues qui étaient, directeurs d’institution de recherche comme les doyens de certaines facultés. C’est ce noyau qui a élaboré les statuts avec le soutien du ministre de la recherche d’alors qui était Balla Moussa Daffé.

Que fait l’Académie nationale des sciences ?

La mission de cette académie ; c’est de contribuer au développement d’une culture scientifique dans notre société avec toutes implications que cela impose. L’académie réfléchit également à l »élaboration d’une politique de recherche et la divulgation des résultats et à leur exploitation. L’académie cherche impliquer davantage les jeunes et les femmes. Tout ceci, nous le faisons en servant de conseiller aux pouvoirs publics, au secteur privé et à la société civile. Donc se sont pour résumer des hommes de sciences qui ont eu à exercer des responsabilités dans ce secteur, mais qui ont eu à faire également leur preuve dans leur domaine respectif qui ont décidé de mettre tout leur savoir, bénévolement au service de la recherche pour aider  le pays à se développer.

L’organisation du grand prix du président de la république pour les sciences est notre activité phare. Mais nous avons d’autres activités à travers notre programme d’activité et le partenariat que nous voulons mener. Nous avons fait faire une étude dans le domaine de la recherche qui se faisait au Sénégal. Cette étude a montré que la recherche était cloisonnée. Il y a les recherches qui sont menées par dans les facultés et instituts, celles qui sont menées par les partenaires, mais il y a pas de coopération et de synergie entre ses différentes activités de recherche.  Nous fédérer toute cette recherche. Dans la mesure ou nous voulons nous inspirer du modèle français ou l’académie n’a pas de laboratoires contrairement dans les pays soviétique ou l’académie est plus importante même que le ministère de la recherche. C’est le cas de  la chine et de la Russie ou les académies ont des universités, des centres de recherche etc.

Nous décidé aussi à l’issue de notre assemblée générale tenue en janvier 2012 de restructurer notre activité. Car jusqu’ ici nous avons mené  nos activités en organisant des conférences sur des thèmes d’actualité. Désormais nous coopérer avec les structures de recherche sur des thématiques qui touchent les préoccupations comme les inondations ; l’enseignement des sciences.

Ensuite dans le cadre de cette nécessaire coopération et dialogue entre les structures de recherche, nous  avons avec l’ancien ministre Amadou Tidiane Ba créée un cadre de concertation sur la recherche agrosylvopastorale. Ce cadre existe depuis l’année dernière. Il est composé de onze institutions de recherche  et d’universités travaillant  le secteur agricole. Lors de la première année d’existence, nous avons identifié les ressources humaines qui existent , les programmes en cours pour voir comment organiser ces synergies. Ensuite,  nous nous sommes rendus compte qu’il fallait communiquer plus et mieux. On veut sensibiliser sur la spécificité de la communication sur la recherche scientifique. Nous retenu cette année de faire bénéficier au réseau de journalistes en sciences d’un cour de formation ; ensuite a nous allons former les jeunes chercheurs aux techniques de rédaction de projets en vue d’obtenir des financements.

Quel est le  bilan de l’académie nationale des sciences après une décennie d’existence ?

Nous avons fait avancer la science par l’organisation et la définition d’une politique nationale de recherche.  Ce qui est réconfortant ; c’est nous conseillons les pouvoirs publics. L’ancien premier ministre nous avait demandé lors d’une audience de réfléchir sur la récupération des terres salées. Les recommandations sont là mais elles ne sont pas exploitées. Il y a aussi une réflexion sur la politique agricole. En un mot nous sommes une sorte de thing think qui mettons en œuvre une réflexion  et dont la mise en œuvre appartient au gouvernement.

A votre avis pourquoi les résultats de la recherche ne sont pas valorisés ?

Le président Wade était même très remonté contre l’Isra parce qu’il nétait informer du travail colossal qu’il était entrain de réaliser. Les résultats obtenus n’étaient pas divulgués ; notamment qui ont été mis au point au point et qui ont et qui ont permis de passer les années de sécheresse.et  il fallu qu’il aille à l’isra lors d’une journée portes ouvertes pour ne plus tarir d’éloges sur lui. L’ Ita également fait de grandes recherches puisque qu’il a été reconnu comme une unité opérationnelle de l’université des Nations Unies. Et ces unités il y a que cinq sur le continent ; au Sénégal sur la technologie alimentaire ; en Cote d’ivoire sur les problèmes agricoles ; au Cameroun sur l’utilisation des nouvelles technologies ; en Zambie sur les ressources minières et en Namibie sur les ressources maritimes. Donc ; le potentiel de recherche est là. C’est reconnu ; mais nous n’arrivons pas à faire le  le lien entre la recherche et les acteurs de développement ; notamment le secteur privé. Dans le cadre de la réflexion que nous menons sur la recherche scientifique et technique ; nous allons aborder cette question. Parce qu’il y a des cadres sénégalais de haut qui se sont constitués en association des amis de l’académie et qui est présidé par l’ancien ministre Ousmane Seck ; ancien ministre de l’Economie et ancien directeur de la Banque islamique de développement. Ces cadres là ont décidé de se mobiliser pour le développement d’une recherche plus pertinente et mieux financée.  Cette association travaille avec nous sur ces questions là. Mais si cela a pu se faire c’est que l’académie a joué le rôle d’aiguillon. L’académie va réfléchir encore au moment de l’élaboration comment les résultats seront utilisés par les potentiels utilisateurs. Et pour se faire il faut que les chercheurs travaillent davantage avec ceux qui sont susceptibles d’utiliser les résultats de la recherche.il faut un maillon entre la recherche et les utilisateurs. Actuellement l’ita joue bien ce rôle ; il fait des recherches et les valorise ; mais ce n’est pas du tout sa vocation. C’et le privé qui doit le faire. Il faut que le privé accepte de s’investir et de prendre des risques en matière de recherche. L’académie s’y emploie progressivement même si c’est difficile de faire bouger les choses dans ce domaine là.

Quels sont les rapports que l’académie entretien mis la mais à la patte ; qui ont fait de la recherche avec les universités ?

Si vous regardez bien la plupart des membres de l’académie viennent de l’université ou des instituts de recherche. Mais ce qui les différencie ; c’est qu’ a l’académie on trouve beaucoup de gens qui    ont  fait de la recherche et qui veulent mieux encadrer les jeunes maintenant. Tout cela ; est dans le bénévolat ; pour l’amour de leur métier. La preuve ; moi-même je continuer d’encadrer des thèses à l’école vétérinaire à la surprise générale de mes collègues qui me demande de décrocher. Mais comme nous l’a recommandé un jour Amadou Mactar Mbow lors d’un atelier qu’ils  nous avait animer à l’académie ; il faut éviter la mort intellectuelle. C’estpire que la mort physique.

On dit souvent que la recherche n’est pas bien financée au Sénégal. Quand est-il réellement ?        

Ceux qui le disent ; on en grande partie raison parce qu’elle est couteuse. Et ensuite les résultats ne sont pas immédiats. Ce qui fait que les pouvoirs publics qui sont à beaucoup une de priorités laissent une partie du financement de la recherche entre les mains  de nos partenaires au développement ; de sorte que nous avons. Conséquence ; nous avons des programmes pertinents de recherche ; mais pour les financer ; il faut se tourner vers les partenaires au développement. . Et tant qu’il sera ainsi nous aurons du mal à nous développer. Donc sorte qu’il faut inverser cette tendance.  Il faut que ce soit nos états qui mettent d’abord des fonds sur nos programmes de recherche et que les partenaires au développement viennent nous soutenir. Parce que le mode de financement actuel fait que notre recherche fonctionne par projet. On a un projet sur un domaine il est on  financé après il est expiré ; on réfléchi à un autre. Ce qu’il nous ce sont des programmes de recherche pluriannuelles découpés en séquences.

On assiste de plus en plus à des pillages des connaissances qui sont découvertes ou transcrites par les chercheurs ; surtout dans le domaine de la pharmacopée. Quel est votre avis…

Très tot les pays francophone dans le cadre de l’Ocam avait réfléchi à cette question. Déjà en en 1967 ; l’ocam avait élaboré un programme sur la pharmacopée traditionnelle.cela  a pris une ampleur telle au plan mondial qu’on parle de biopyraterie. Parce que  qu’il y a des gens qui viennent qui parcourent la pays ; parfois ils financent un étudiant en thèse et vont prendre les résultats. ensuite ; ils font un brevet pour protéger les résultats de la recherche.et l’exploite à l’essentiel industriel. Le premier pays à réagir à ce problème de manière significative ; c’est l’Afrique du sud ou ils ont vécu un phénomène similaire. Des chercheurs occidentaux sont passés dans un village ; ils y ont trouvé une plante qui avait des effets pharmaceutiques ; ils l’ont breveté et exploité avec  des retombés colossales. par la suite l’Afrique du Sud a mis en place une commission pour étudier  cette question et se retourner contre les auteurs de cette pyraterie.ils ont négocié et obtenu un minimum de retombées pour le village. Au point qu’ aujourd’hui en Afrique il est totalement interdit pour un étranger d’utiliser la pharmacopée locale sans passer par cette commission.

Les effets de la biopyraterie sont encore plus néfastes qu’en Amérique latine . il a  été dit que le pillage est tellement que l’on se demande s’il ne rapporte pas plus que la drogue. Mais malheureusement la communauté internationale tarde à réagir.

Au Sénégal on a tenté de faire la jonction entre la médecine moderne et la médecine traditionnelle. Pour les amener à coopérer ensemble. A ce propos ; il faut saluer le rôle de pionnier que le Pr  Dumas a joué au niveau de l’hôpital Fann dans le cadre du traitement de la maladie mentale. On rapproche la ; nous au niveau de l’académie on a un programme avec l’académie nationale d’Inde sur l’organisation de l’exploitation de ces connaissances locales.

Faites nous l’historique de l’ugb

Lorsque nous avons ouvert l’Université Gaston Berger de St Louis les textes portaient le nom de de l’Université de St Louis. Mais je dois rappeler que la pose de la première pierre de l’université de St louis a été effectuée par le Président Léopold Sédar Senghor en 1974. Et son discours été intutilé discours de la pose de la première pierre de l’Université  Gaston berger de St Louis. Donc ; Senghor l’avait déjà dit dés 1974. Mais pour donner le nom a une unité d’enseignement supérieur ; il faut une délibération de l’assemblée de l’université. Ce qui n’était pas le cas jusqu’en 1997. C’est en 1997 que nous avons sollicité le président Abdou Diouf pour venir inaugurer l’Université après sept ans. donc nous avons profité des 90 ans du président pour  officiellement l’Université au nom de Gaston Berger en guise de contribution  à l’anniversaire. Ce que abdou diouf a accepté. Et mieux ; il a profité d’un voyage en France pour rencontrer le fils de Gaston Berger qui est Maurice BéJart.il a tout fait pour etre a l’inauguration.

Quel regard porte l’ancien recteur de l’Ugb sur la crise de l’enseignement supérieur ?

 La cohérence qu’il faut corriger c’est de mettre la recherche agricole et agro-alimentaire ensemble. Je n’ai jamais compris pourquoi, la plus grosse recherche de notre pays , l’isra dépend du ministère de l’agriculture et que la recherche agro-alimentaire faite par l’Ita dépende du ministère du Commerce et de l’industrie. Il faut organiser la synergie de toutes les institutions qui font de la recherche. La question est là et elle n’a jamais été posée.

Pour quelqu’un qui a suivi l’évolution de l’enseignement au Sénégal, ce n’est pas une surprise ; parce que déjà en 1981, il y a eu une crise profonde. Et lorsqu’Abdou Diouf est venu au pouvoir sa première décision a été la convocation des états généraux de l’éducation et de la formation. Parce que l’année d’avant, le Conseil économique et social avait fait une étude sur cette crise profonde. J’étais moi-même le rapporteur de cette étude. Abdou Diouf a lu ce document et s’est dit que pour débloquer cette situation, il faut convoquer les états généraux de l’éducation et de la formation.

Cette crise était prévisible. Nous avons connu une période d’ajustement structurelle. Et pendant ce temps on a continué à investir sur les ordres d’enseignement inférieur, notamment le primaire et le moyen secondaire. Aux yeux des bailleurs de fonds l’enseignement supérieur était un luxe. Moi lorsque je dirigeai l’Université  Gaston  Berger de St Louis, ils continuer à dire qu’une deuxième université est un luxe que le Sénégal ne peut pas se payer et nos partenaires français pensaient la même chose. Heureusement, il y a la ferme volonté du président Abdou Diouf d’aller jusqu’au bout. Donc avec les effets de ces investissements colossaux en amont, le nombre de bacheliers a augmenté de façon exponentielle, tandis que les infrastructures d’accueil au niveau supérieur n’ont pas bougé. On a confondu accès au supérieur et admission a l’université. Parce que l’université était la seule structure d’accueil capable de recevoir un nombre significatif de bacheliers. Donc, il n’y avait pas encore de diversification.  Face à cet afflux de nouveaux bacheliers, l’université de Dakar a été vite débordée. D’autant plus que la vocation de l’université Gaston Berger n’était pas de désengorger Dakar sinon elle serait beaucoup plus vite engorgée que Dakar.

La deuxième chose c’est que des efforts ont été faits avec la création de nouvelles universités. Mais, une nouvelle université ne peut pas naitre comme une génération spontanée. Tout cela a besoin d’être préparé. L’équipe qui a été chargée d’ouvrir l’université de St Louis a eu prés de dix mois de travail.  Mais maintenant, c’est une fois que l’université est ouverte qu’on cherche des locaux, qu’on écrive des programmes etc. il se trouve avec l’ouverture des nouvelles universités, le recrutement d’enseignants n’a pas suivi face a l’afflux massif d’étudiant. La réduction du taux d’encadrement est devenue phénoménale. Il y a aussi la réforme Lmd qui est encore plus exigeante en matière d’encadrement des étudiants. A coté de cela, il y a des problèmes d’ordre matériel qui se posent comme le paiement des bourses.

Que pensez-vous des contrats de performances ?

Je ne suis pas opposé au contrat de performance. Ils permettent d’engager les acteurs dans la même direction et de faire face aux impératifs de résultats. Dans le contexte actuel, je suis sceptique sur les modalités de réalisation. Le président de la république a initié une concertation nationale sur l’enseignement supérieur dont le Comité de pilotage est dirigé par le Pr Souleymane Bachir Diagne avec à ses cotés les différents responsables des universités pour faire le diagnostic et soumettre des orientations.

Mais attendant qui est ce qui va se passer. Le nombre de bacheliers continuent d’augmenter. Donc, il serait bon de regarder la réalité en face. Avec l’expérience qu’on a connu des universités de Ziguinchor, Thiés et Bambey, on ne peut créer l’université du Sine Saloum dans les memes conditions. J’ai bien peur que l’université du Sine Saloum n’accueille des bacheliers en octobre prochain. L’université de la banlieue ou Dakar II, c’est différent. Parce que là, il y a une démarche différente.

Quelle sont les erreurs à éviter dans la création de quatrième génération celles du Sine Saloum et de Dakar II ?

Pour les universités qui n’ont pas ouverts et dont les recteurs viennent d’être nommés, j’ai bien peur que cela soit la même démarche que celles qui fonctionnent. Le fait de ne pas disposer de temps de préparation risque de poser des difficultés. Quand j’ai été nommé à St louis j’avais demandé au président de donner mandat par décret à l’assemblée de l’université de fixer chaque année le nombre d’étudiants à acceuillir.la première année on ouvert avec six cent étudiants. C’est après que cela été modifié. C’était un jeu qu’il fallait joué. Et nous avons été gagnants. Mais, il y a aussi le projet pédagogique. Nous avions imposé que tous étudiants fassent anglais et de l’informatique la première année. Parce que déjà en 1990, nous considérions que ce sont les langages du XXI siècle. Maintenant quand je rencontre mes étudiants , ils disent que j’ai été un visionnaire. On avait aussi un accord avec l’université de Dakar pour qu’il nous donne des enseignants qui venaient assurer des enseignements sans dégarnir l’Ucad, mais ceux qui voulaient venir pouvaient le faire. Nous avons ouvert le recrutement à tous africains qui avaient le niveau. C’est ainsi qu’ à l’Université Gaston Berger, vous trouvez toutes les nationalités. Et ils ont le même statut. C’est pour dire que l’ouverture d’une université ne pas etre improvisée. Après St le changement va venir avec la deuxième université de Dakar. Parce que la deuxième université de Dakar, la démarche  a été différente. Les travaux ont démarré. Elle est financé en partie par la Banque mondiale  et elle a demandé que le directeur du projet qui s’appelle coordonnateur-recteur a été nommé. Il va suivre toutes les étapes du projet. Et on laisse le temps de définir les structures de formation ou bien envoyer des enseignants en formation. Au moins les travaux des infrastructures vont durer deux à trois ans.  C’est un temps qu’il faut mettre à profit pour bien se préparer. La nouvelle génération ce sera celle de Dakar II. En attendant ; il faut gérer les nouveaux bacheliers dans un contexte très difficiles avec la mesure de Wade qui consiste à accorder la bourse à tous les étudiants. Dans ce cas, les étudiants sont en droit de demander un certificat d’inscription ne serait-ce pour toucher une allocation de bourse.

Propos recueillis par Mamadou SARR

 

INTERDICTION DE SORTIE DU TERRITOIR DES LIBERAUX & ARRET CEDEAO


INTERDICTION DE VOYAGE  DES  LIBERAUX

Rappelé à l’ordre, le Sénégal rectifie le tir

La Cour de justice de la Cedeao a  fait un sévère rappel à l’ordre à l’Etat du Sénégal au sujet de la mesure d’interdiction de voyager qui frappe les dignitaires libéraux poursuivis dans le cadre de la procédure des biens mal acquis. Pour se confirmer à la justice internationale, l’Etat y a mis les formes.

En droit la forme compte aussi bien que le fond. Et, cela le gouvernement du Sénégal qui poursuit d’anciens dignitaires libéraux pour enrichissement illicite l’a appris à ses dépens. La Cour de justice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest qui se trouve à Abuja, au Nigéria, dans son arrêt rendu le vendredi 22 février, s’est prononcé dans le sens du respect des procédures dans le cadre des enquêtes que mènent la Cour d’enrichissement illicite (Crei). «L’interdiction de sortie du territoire national est illégale  parce que ne reposant sur aucune base   juridique. L’Etat du Sénégal a violé le droit de présomption d’innocence. (…). La Cour ordonne à l’Etat du Sénégal  le respect scrupuleux des instruments  internationaux  et de ses lois internes  dans la limite des limites du respect des droits de ses citoyens », ont écrit les  juges de la Cedeao. Dans leur décision, la juridiction sous-régionale, comme pour couper la poire en deux, a dit, par ailleurs,  à Karim Wade et consorts qui avaient porté plainte contre l’Etat du Sénégal que : « (…). Le privilège de juridiction  et l’immunité de juridiction  ne peuvent être invoqués  à l’étape de procédure de simple enquête préliminaire. (…) ».

En moins de vingt quatre heures, les libéraux sont passés par toutes les émotions. Après avoir crié très tôt à la victoire, ils ont vite déchantés, dès le lendemain, après que le gouvernement qui a été pris au dépourvu a tenté de réagir. D’abord c’est l’agent  judiciaire de l’Etat qui monte au créneau dés le lendemain. Aicha Gassama Tall y est allé de son interprétation. «C’est la forme procédurale  qui a été sanctionnée et non la mesure. La Cour de justice de la Cedeao  n’est pas favorable aux requérants. Cette décision ne s’oppose pas à leurs auditions », avoue-t-elle.  Elle refuse de voir dans la mesure un quelconque motif de jubiler pour les libéraux. «La Cour n’a pas du tout remis en cause le principe d’interdiction de sortie du territoire. La Cour  a dit tout simplement que la mesure telle qu’elle a été pratiquée  à l’encontre des requérants  n’avait pas de base légale », précise-t-il.

« Il n’y a aucun camouflet »

Selon certaines sources, cette décision de la Cedeao a mis dans tous ses états, le président de la République, Macky Sall. Une réunion de crise a été organisée, un peu tard, ce dimanche au palais,  après le retour de Malabo du chef de l’Etat qui a pris au sommet Amérique latine -Afrique. Entre temps, le Procureur spécial de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), Alioune Ndao a vite fait de rectifier le tir en envoyant des notification écrite en bonne et due forme à l’ancien ministre des affaires étrangères, Me Madické Niang et à l’ex- ministre de l’Energie et non moins conseiller financier de Wade, Samuel Sarr. Celles de Karim Wade, Abdoulaye Baldé, Oumar Sarr, Me Ousmane Ngom, ne vont pas tarder.

Mais la réplique du gouvernement ne serait pas complète sans l’entrée en scène de la ministre de la Justice, garde des sceaux, Aminata Touré. « Nous sommes satisfaits de la décision de la Cour de justice de la Cedeao », déclare inébranlable, Mme Touré. Selon elle, l’arrêt des juges d’Abuja entre en droite ligne de cette vaste mouvance africaine à lutter contre la corruption sous toutes ses formes.  Ceux qui espérer voir le gouvernement s’amender  pour une erreur commise dans la procédure d’interdiction de voyager hors des frontières sénégalaises à l’encontre des anciens dignitaires du régime déchu de Abdoulaye Wade n’ont qu’à circuler. «Il n’y a pas de camouflet », assure la ministre de la Justice, Aminata Touré. Elle se réjouit qu’aujourd’hui, cet  arrêt de la Cedeao a permis de clarifier définitivement le débat sur la légalité de la Cour de répression de l’enrichissement illicite. «Rappelez-vous : les concernés disaient qu’ils ne sont pas justiciables devant la Crei. On va les envoyer une notification en bonne et due forme et ils auront l’occasion de s’expliquer devant la Crei ou toute autre juridiction s’ils n’ont rien à se reprocher », fait-elle remarquer.

Respect du droit

Ce n’est pas l’arrêt de la Cour de justice de la Cedeao qui va freiner la volonté du gouvernement d’aller jusqu’au bout de sa logique dans la traque des biens mal acquis.  Loin sans faux. La ministre de la Justice  ne perd jamais l’occasion de réaffirmer que l’Etat ira jusqu’au bout dans la traque des biens mal acquis. «Je réaffirme la volonté du gouvernement d’aller  jusqu’au bout , mais dans le respect du droit.  C’est ce qui fait la différence entre nous et ceux qu’ils (les libéraux Ndlr) faisaient avant. Ils prenaient les gens et les jettent en prison.  Chez nous, le respect du droit s’accompagne d’une volonté d’aller jusqu’au bout ». Voilà ce qui est clair. Mais, il faudrait plus que des mots pour traduire cette volonté en réalité. Car, au rythme où vont les enquêtes et les batailles de procédures, la traque des biens mal acquis qui est l’une des priorités du régime risque de prendre un temps fou.

Mamadou SARR

 

 

 

 

LES BLEUS A L'UCAD


UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR

Le chemin de croix des nouveaux bacheliers   

Entre les problèmes de logement, de transport, d’orientation la vie des nouveaux bacheliers originaires des régions  à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar rassemble parfois à un saut d’obstacles. Le rêve peut vite tourner au cauchemar.

Il est neuf heures tapantes. Une ambiance de rentrée  règne sur l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Pourtant, les examens de la deuxième session  ne sont pas encore terminés dans certaines facultés.   Malgré le fait que l’année universitaire 2011/2012 continuer à jouer des prolongations interminables, les étudiants anciens comme nouveaux sont entrain de sacrifier aux modalités d’inscriptions et de réinscription en cette fin du mois de février, alors que le deuxième semestre est censé débuter dans quelques jours.

Comme les autres années, l’Ucad  souffre de nombreux maux qui ont pour nom : sureffectif, manque d’infrastructures  pédagogiques  et d’hébergement, violences et la liste n’est pas exhaustive.  Malgré cela, la plupart des  nouveaux bacheliers originaires de Dakar comme des régions  veulent y être orientés, parfois au prix de mille difficultés. Un rêve d’enfants qui se réalise. Mais, il peut vite tourner cauchemar. Surtout lorsque  pour ces derniers,  se déplacer  à Dakar, tout comme  à l’Université cheikh Anta Diop a des allures d’un parcours du combattant.

 Nous entrons  à la faculté des lettres et sciences humaines  de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar par « le couloir de la mort » bordé de part et d’autres de boutiques de fortune qui ont fini par  le transformer en un marché Sandaga bis avec en moins le bruit assourdissant des véhicules.  Certains de ces commerçants  ont arrivés  après avoir  été expulsés du  campus  Social. En chemin, nous dépassons  des centaines d’étudiants qui d’un pas pressé tente de rejoindre leurs facultés. 

Un léger vent frisquet balaie le grand hall situé au rez-de-chaussée  de la faculté des lettres. Il est séparé par un grand escalier qui  marque la frontière entre  le département d’anglais de celui  lettres modernes. L’endroit grouille de monde.  De part et d’autres, par petits groupes les étudiants discutent.  Les bruits des pas, les voix se mêlent aux éclats de rires entre copains  formant  un vacarme assourdissant.

Les murs de la faculté des lettres couverts d’affiches de toute sorte,  renseignent que cela fait longtemps qu’ils n’ont pas reçu de coup de peinture. Sur ces murs la guerre des affiches fait rage. « L’amicale … souhaite la bienvenue à ses nouveaux bacheliers », tel est le genre de message  que l’on peut lire sur la plupart des affiches.

Dans ce décor, un portrait isolé, le seul, du reste, dans ce grand espace balayé par des vents   attire  l’attention de celui qui débarque pour la première fois à la faculté des lettres et sciences humaines de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. Il s’agit d’une photographie, en noir et blanc, celui de : Malcolm X sur lequel il est écrit : « The future belongs  to those  who prepare it today » (l’avenir appartient à ceux qui le prépare maintenant). « Les orientations  des nouveaux bacheliers sont-elles sorties ? », demande une voix féminine. « oui », répond un des nombreux étudiants agglutinés  sur le grand tableau d’affichage du département de lettres modernes.

Même s’ils ne sont pas reconnaissables de prime abord, l’on devine avec les incessantes questions qu’ils n’arrêtent pas de  poser qu’ils  sont de nouveaux bacheliers. Ils sont souvent perdus lorsqu’ils débarquent à l’université de Dakar aussi peuplée qui ploient sous le poids des effectifs pléthoriques. A 23ans juste, Lamine Dièdhiou à quitté son Diègoune natal, dans la région de Ziguinchor pour Dakar. Ayant le privilège d’être orienté sur la première liste  du fait de ses bonnes notes, Il a du passer par un saut d’obstacles avant de se faire héberger « provisoirement » par un «grand frère ». «C’est difficile pour quelqu’un comme moi qui n’a pas de parents proches à Dakar. A mon arrivé, au début du mois d’octobre, j’ai été chez un oncle aux Parcelles assainies. Je payais le transport venir à l’université avec l’argent que m’envoient mes parents. L’amicale des étudiants originaires de Diègoune  fait un geste de solidarité envers les nouveaux, c’est ainsi que j’ai été hébergé par un ainé », raconte-t-il.

 Lamine Diédhiou est loin d’être un cas isolé. D’autres nouveaux bacheliers vivent des situations similaires. S’ils ne rencontrent pas des problèmes de logement, ils sont confrontés à des difficultés de transport, d’orientation ou de restauration. « Pour moi, le problème principal c’est la restauration. Elle laisse à désirer. Et j’ai du mal à m’adapter »,confie Lat Demba Faye un étudiant venu de Poukham, dans la région de Fatick.

 Avec son corps frêle et sa petite taille, Diama Guèye donne l’impression d’une collégienne. A dix-huit ans sonnés, elle a  pourtant bien réussie le baccalauréat. Ce matin, elle était venue scruter si elle est sur la liste des  nouveaux bacheliers orientés. Malheureusement, elle devra prendre son mal en  patience,  puisque son nom ne figure pas sur la première liste d’un peu plus de neuf cent personnes autorisées à s’inscrire en Licence 1 (L1) de lettres modernes comme on dit, depuis l’entrée en vigueur de la réforme Lmd. Mais attendant, cette dernière qui a posé ses baluchons dans la lointaine  banlieue dakaroise, Keur Massar vit des heures difficiles notamment avec le transport. «Ce qui est difficile, c’est le fait de se lever à cinq heures du matin. Parfois, j’emprunte la ligne 71 qui vient directement à l’université ou les Ndiaga Ndiaye. L’aller et le retour me coute prés de sept cent francs, sans compter  la restauration », souligne-t-elle. Philosophe, elle déclare qu’ «il faut souffrir avant de sourire dans la vie ». 

Mamadou SARR

 

 

        

 

 

 

                                                                             

 

REPORTAGE


 

REPORTAGE : LA PORTE DU TROISIEME MILLENAIRE

Grandeur et décadence d’un monument touristique

On est bien loin du temps où le cœur touristique et culturel de la capitale sénégalaise battait à la Porte du troisième millénaire. Aujourd’hui, ce monument dépérit et est dans un piteux état.

 

Toute personne qui se rend à la Porte du troisième millénaire doit observer un certain nombre de mesures de sécurité routières. Pour cause, on y accède en traversant le mini-pont au dessus du tunnel. Le carrefour qui sépare  les deux voies de la corniche ouest oblige  les véhicules en partance  pour le centre- ville ou pour la Médina de marquer une pause. Cependant, il  ne présente pas toutes les garanties de sécurité routière. Gare au piéton qui ne regarderait pas à gauche et à droite avant de traverser.  Il arrive que certains piétons se fassent renverser par un automobiliste qui  roule à vive allure.

Une fois  ce mini-pont traversé, on est  à la Porte du troisième millénaire.L’endroit  se situe en bordure de l’océan. Il  fait face à la mosquée omarienne, à la nouvelle maison de la presse et aux bâtiments annexes de la Direction de la Sécurité publique, ex-Cité police  sise à la Médina.De la porte du troisième millénaire, on a une vue splendide  les étages du Plateau qui contrastent avec les maisons délabrées et hideuses de la Médina et  de Rebeuss. Il était un  peu plus de midi. Le soleil  était au zénith et tardait ses rayons solaires, malgré le vent assez fort qui souffle. De loin on entend le bruit des vagues qui s’abattent sur les rochers derrière cette arche géant qui surplombe les deux autres  portes dont l’une et est plus grande que l’autre.  On peut lire sur la plus petite porte un graffiti avec la mention : « libérez Béthio ».

La Place du millénaire comme elle se présente aujourd’hui n’a rien voir avec ce qu’elle était, il y a juste onze ans, c'est-à-dire lors de son inauguration en grande pompe par l’ancien chef de l’Etat, Abdoulaye Wade et en présence du roi du Maroc, Mouhamed VI.  Depuis lors beaucoup a d’eau a coulé sous les ponts. La Porte du millénaire a dépérit. Elle a une face hideuse. Les installations électriques sont parties en lambeaux ou mangés par la rouille. C’est le cas, par exemple, de ce cadre métallique qui servait à abriter un écran géant de télévision qui menace de tomber sous le coup de boutoir du vent. Mais, ce qui  frappe  le plus, le visiteur,  c’est  la saleté  qui s’amoncelle  par endroit et  qui fait que la Porte du troisième millénaire est devenue un dépotoir d’ordures qui rappelle à bien des égards un Mbeubeuss bis.

 Les  Sachets en plastiques,  les tasses de café,  les coques d’arachide et gravats  forment le gros lot. Certains pots  de fleurs  sont renversés, d’autres cassés. A les voir, on sent que cela fait longtemps qu’ils n’ont plus de fleurs.  Sous le monument lui-même, l’eau  symbole de  purification, l’eau ne coule plus. On peut même voir des chiens errer sur les lieux. Ce qui était inimaginable, il y a quelques années.  Et pour compléter ce tableau hideux, des arbustes sauvages  ont fini par occuper les lieux.  Une situation que déplorent les photographes qui exercent sur les lieux. C’est le cas de Cheikh Diallo, un homme mince et grand de taille, son appareil photo en bandoulière. « La porte du millénaire n’est pas entretenue comme avant. Actuellement, elle est à l’abandon. On  ne sait pas entre la mairie de Dakar et le gouvernement qui doit s’occuper de l’entretien  du monument », déplore-t-il. 

Pour ce photographe qui exerce sur les lieux depuis 2003, les changements ont été nombreux. Il a vu beaucoup de ses collègues photographes migrer vers d’autres cieux plus cléments, depuis que les touristes étrangers et les promeneurs se sont réduits comme peau de chagrin. « Nous étions une dizaine de photographes qui exercions ici. Avec la construction du tunnel l’accès est devenu difficile. Les photographes ne gagnent plus d’argent comme par le passé. C’est pourquoi, beaucoup sont partis. Et, il ne reste plus que quatre », souligne-t-il.De dix mille francs de recette journalière, il contente maintenant de la moitié, parfois moins.

La porte du troisième millénaire qui était prévue comme son nom l’indique faire entrer l’Afrique dans le troisième millénaire n’est que l’ombre d’elle-même. Depuis que les touristes et les promeneurs  ont déserté cet endroit, il est devenu un repère de bandits, d’enfants fugueurs, voire un haut lieu de la prostitution au nez et à la barbe de la police dont les locaux se trouvent en face. « La Porte du millénaire n’est plus sécurisée. Les agressions sont devenues monnaie courantes. C’est pourquoi, les gens ne viennent que la journée et rentrent avant dix-huit heures », Moustapha Lo, un vendeur de café Touba qui exerce sur les lieux. Toutefois, il fait remarquer que  de temps  en temps  des policiers en civil rodent sur les parages pour dissuader  les malfaiteurs.

 Mamadou SARR

 

 

 

 

 

 

jeudi 20 décembre 2012

HOMMAGE AU PR WALY COLY FAYE



PARRAIN DE LA JOURNEE MONDIALE DES ENSEIGNANTS
Pr Waly Coly Faye, un homme multidimensionnel à l’honneur cette année

Le Comité national du 05 octobre a choisi comme parrain de l’édition 2012 de la Journée mondiale des enseignants : feu Pr Waly Coly Faye.  Il étai un enseignant-chercheur en linguistique et membre fondateur de plusieurs d’organisations : syndicale, culturelle et de défense des droits de l’homme.

Le Sénégal a célébré avec deux mois de retard, samedi dernier, la Journée mondiale des enseignants (Jme) qui se tient annuellement le 05 octobre. La coïncidence avec la rentrée des classes est à l’origine de ce retard d’après les organisateurs. La célébration de la journée a eu pour cadre la Place du souvenir, sise à la corniche ouest de Dakar. Après le doyen Souleymane Ndiaye, l’année dernière, l’édition de cette a  comme parrain, le Professeur feu Waly Coly Faye, enseignant  émérite en linguistique à la faculté des lettres et sciences humaine de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar(Ucad). Il a également étè dans sa vie un syndicaliste, acteur culturel et activiste des droits de l’homme. Bref, un homme multidimensionnel.
A l’occasion,  toute la communauté éducatif, ses amis et  ses parents  ont une fois de plus  rendu un hommage mérité au  natif de Sass Mak dans près de Niakar (Sine, région de Fatick) et décédé en mars le 21 mars 2008 à l’âge de 60 ans. Tous ceux qui ce sont succédés à la tribune ont loué les qualités humaines, la grandeur d’âme, la droiture, l’engagement, la loyauté, la rigueur au travail du parrain de la journée. Autant de  qualités qui  ont remplie de fierté sa famille et ses amis. « Avec toutes ces qualités reconnues chez Waly Coly Faye, il y a de quoi être fier de notre  parrain. Nous de la faculté des lettres, on est fier que Waly Coly Faye ait appartenu à notre faculté qu’il a servi loyalement jusqu’à sa mort », témoigne, le doyen de la faculté des lettres et sciences humaines, Pr Abdoul Sow, représentant du recteur à la cérémonie d’hommages.
Auparavant, le président du Comité national du 05 octobre, Aliou Dansokho a justifié le choix porté sur l’illustre parrain de la Journée mondiale des enseignants. «Comme chaque année, le Comité choisi une figure marquante du monde enseignant pour lui rendre hommage devant la nation toute entière  afin de l’immortaliser, mais surtout de l’offrir en exemple à la jeunesse. Après Amadou Mactar Mbow, Séga Fall Seck, Iba Diagne Diadji, Baba Guissè, Maguette Tall , Thierno Ka, le Doyen Souleymane Ndiaye, choix ne pouvait être plus judicieux que Waly Coly Fall pour être notre parrain , cette année », explique-t-il.
Un homme de synthèse
Au nom de la famille du parrain, le Pr Fallou Ndiaye de la faculté des lettres et sciences humaines revenu sur la vie et l’œuvre du parrain qu’il a qualifié d’homme « multidimensionnel » et de «synthèse ». Parlant de l’homme, il a indiqué que Waly Coly Faye  est  issu d’origine princière de par sa mère. Après son baccalauréat au lycée  Lamine Guèye ex-Van Valhonoven , il est boursier de la formation nationale des « bourses Zellidja » du Maroc patronnée par l’Académie française. Il décroche tour à tour, une licence et une maîtrise  d’Allemand ainsi qu’un doctorat de  troisième cycle de linguistique  à l’université de Grenoble III. Parallèlement à ces études, Waly Coly Faye a mène une intense activité syndicale dans le milieu estudiantin. D’ailleurs, au cours de ses études en France, il a présidé, la célèbre Fédération des étudiants d’Afrique noire en France (Feanf), section de Grenoble.
De retour au Sénégal, il enseigne à l’Universitè Cheikh Anta Diop de Dakar et entame la préparation d’une thèse d’Etat en morphosyntaxe. A partir de ce moment, il mène de paire ses activités d’enseignant à l’universitè et de militant syndical, culturel et d’activiste des droits de l’homme. C’est ainsi qu’il a était un des membres fondateurs du Syndicat autonomes des enseignants du supérieur (Saes) dont il a été le premier chargé des relations extérieures. La création de l’Ong culturelle Sérère Ndef –Leng porte également son empreinte. Il ne s’est pas arrêtè en si bon chemin, puisse qu’’ il membre fondateur  de la Rencontre africaine de défense des droits de l’homme (Raddho) qu’il a dirigé dix ans avant de quitter volontairement la tête de l’organisation. «Il a été à la base de la création de la Raddho avoir participé dans la gestion du conflit entre le Sénégal et la Mauritanie en 1989.   A cette époque, il a jeté les bases de  la limitation du mandat à deux », rappelle le Pr Fallou Ndiaye. D’après, ce dernier toujours, le Pr Waly Coly Faye était aussi un militant de la paix en Casamance. D’après lui, il s’est rendu au prix de sa vie dans le maquis avec des collègues en vue d’arriver à la fin du conflit. Ce qui lui fera dire pour résumer la vie et l’œuvre de Waly Coly Faye que : « notre collègue est un homme multidimensionnel au carrefour du syndicalisme, de l’activisme des droits de l’homme et de la recherche appliquée. C’est la raison pour laquelle, dans chacun de ces domaines, il a apporté des innovations », affirme-t-il.
Le Pr professeur Fallou Ndiaye a lu devant l’assistance composé en majorité d’enseignants et de syndicalistes, des propos que Waly Coly Faye tenait en 1997 sur le syndicalisme et qui sont d’une brûlante actualité. « Le syndicalisme enseignant et l’école ont besoin d’homme porteurs de dignité , de mesure et d’engagement. De ce point de vue, il faut qu’on fédère tous ces syndicats dans une fédération et qu’on agisse ensemble  et chacun localement pourra organiser sa maison comme il veut », prédisait-il.
Ses collègues de travail  ont fait également des témoignages qui éclairent plus sur la personnalité du parrain. De l’avis du Professeur à la retraite, Arame Fall Diop de l’ Institut fondamentale d’Afrique noire( Ifan) qui a travaillé avec le parrain à partir de 1979 lorsqu’elle faisait sa thèse sur « le Sérère du Sine », a souligné que Waly Coly Faye «  était d’une fidélité, d’une loyauté et d’une franchise  sans faille ». «Waly Coly faye a œuvré, toute sa vie durant, pour les causes nobles », a-t-elle ajouté, non sans faire remarquer qu’il était contre « l’injustice ».
Historien et anthropologue français, Charles Becker a embouché la même trompette parlant de son collègue de travail, Waly Coly Faye avec qui, ils ont publier de nombreux ouvrages  sur les « questions Sérère » comme : Les lieux de culte Sérère. « Waly Coly Faye a accompagné le travail de bon nombre de chercheurs avec  une extrême génèrositè », admet-il. Il a apprécié en lui aussi un « homme de convictions » qui a consacré sa vie à la « défense et à l’illustration de la langue Sérère ». Par conséquent, il a formulé, l’organisation de collègues scientifiques dédié à l’œuvre de Waly Coly Faye et la publication de mélanges à son nom. Une offre acceptée volontiers par le Doyen de la faculté des lettres et sciences, le Pr Amadou Abdoul Sow qui a accepté de fiancer la publication des œuvres de Waly Coly Faye dont les archives sont entrain d’être classées ainsi des mélanges qui vont lui être dédiés.
Mamadou SARR